La flexibilité … encore et toujours !
La flexibilité
C’est une obsession !
En effet, et c’est là que commence l’aspect « bauchériste » de l’affaire (!) : si résistances il y a, et qu’elles soient volontaires ou non, la priorité est mise sur leur annulation. Mais pas n’importe comment ! Elles ne doivent pas être détruites au sens de vaincues, anéanties en leur opposant une action « en force », mais elles doivent disparaître AVEC la participation VOLONTAIRE du cheval.
On parle souvent de décontraction dans le milieu équestre où bien des énoncés théoriques sont contradictoires aux actes posés ; autant que je sache, il n’est pas possible de se décontracter sous … la contrainte ! Et quiconque s’est essayé à employer la force pour soumettre son cheval s’est aperçu que la « cession » obtenue n’est pas complète. Dans le meilleur des cas, on obtient « un corps qui fait oui avec une tête qui dit non ». Je ne peux pas m’empêcher de penser, dans ce cas, à une expression de Baucher:
« …on peut obliger un esclave à marcher, mais on ne peut pas l’obliger à vous aimer… »
La flexibilité découle donc de notre « façon d’être » avec le compagnon cheval ! Et comme par hasard, c’est sur l’aspect comportemental que tout repose…
Pour en revenir à la flexibilité, ce qui la caractérise le plus à mon sens, c’est la faculté avec laquelle le cheval se sert de façon complète, homogène, de toutes ses articulations et chaînes musculaires. Le tout associé avec la notion de légèreté telle que définie par le général L’Hotte au sens où le cheval n’emploie que le strict nécessaire d’énergie, d’effort, pour réaliser le mouvement qu’il est en train de faire. Pas plus, pas moins. Et là, c’est à Beudant que je pense en mettant en avant le fait que plus le cheval devient « léger », plus il manifeste son impulsion naturelle sans pour autant qu’elle soit sollicitée par son cavalier. Concrètement, quand le cheval est dans cet état de décontraction, les jambes ne servent plus à rien (d’un point de vue impulsif s’entend).
Ces derniers mois ont été employés à développer une voie ouverte par Patrice : décontracter, encore et encore le « bout de devant ». La nuque, les cervicales, sans toucher à la bouche pour autant car on s’aperçoit qu’en intervenant à outrance sur celle-ci, la décontraction obtenue n’est pas complète et parfois manifeste une « vraie fausse cession de mâchoire » apparentée à de l’agacement plutôt qu’à de la décontraction !
Conclusion : la cession de mâchoire s’obtient plus facilement et plus complètement en tant que conséquence de décontraction, de relâchement de la nuque et de la colonne cervicale qu’en agissant directement sur la bouche. J’entends déjà les puristes crier au scandale… ce qui n’est pas grave : tout le monde ne peut prétendre à posséder la main de Baucher ! D’autre part, il n’existe pas, je crois, de descendant de ce Maître pour enseigner dans la pratique ce qu’il avait découvert ; de nos jours, nous ne pouvons qu’interpréter ce qu’il a laissé sans avoir aucune assurance de la justesse de nos pratiques.
C’est décidé, un bout de vidéo pour « imager » ces quelques lignes va suivre, mettant en situation plusieurs chevaux de conformations et d’âges différents…..