D’un point de vue comportemental
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Gérer les tensions du cheval.
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Faire bouger le cheval sans bouger soi-même.
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Dans une direction donnée.
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À l’allure choisie.
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À la vitesse choisie.
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Respecter l’ordre chronologique des quatre points précédents.
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Observer le cheval et agir (ou pas) en conséquence.
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Agir le moins possible pour obtenir du cheval le plus possible.
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L’intention prime sur l’action : chaque action doit être précédée d’une intention, et cette action ne doit se faire sentir que si l’intention ne donne aucune réaction (ou peu de réaction) du cheval. L’action n’est que le prolongement de l’intention. En terme de « communication », elle est plus « grossière » que l’intention…
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Je suis toujours surpris, après tout ce temps, de la puissance de l’intention. Combien de fois je suis resté étonné de voir un cheval se mettre dans un mouvement dont je n’avais eu qu’une visualisation, une intention. Je ne sais comment les choses se transmettent, mais je suis sûr qu’elles sont transmises. Et ce aussi bien avec des chevaux que je ne connaissais pas. Quant aux miens, ils me surprennent toujours autant par leur finesse dans leur façon de « décoder » mes intentions.
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Aussi fines que soient les actions, je reste persuadé qu’elles peuvent s’atténuer jusqu’à devenir « invisibles ». C’est probablement ce que les Anciens appelaient des aides « secrètes ». Pour y parvenir, c’est forcément par la communication « mentale » renforcée par une action physique si besoin est que le cavalier se fait comprendre du cheval. De même que les chevaux entre eux communiquent, le cavalier doit chercher à communiquer sans actes physiques. C’est tout du moins un objectif à atteindre. Donc l’emploi d’aides « physiques » doivent, dès le début d’une relation avec le cheval, être les plus faibles possible avec pour objectif de s’en passer complètement, de les rendre inutiles par des intentions « fortes ». Et quand les intentions suffisent, on cherche à avoir des intentions de plus en plus faibles ; je reprend une expression que j’emploie au cours de mes stages : il n’y a pas besoin de crier, ni de parler fort pour être entendu. C’est bien souvent le contraire : en parlant avec une intonation faible, on a plus de chance d’être écouté sans saturer l’attention de l’autre.
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L’avis de Guillaume me serait bien précieux sur le sujet du point précédent.
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Le comportement du cavalier, sa façon d’être dans l’instant présent conditionne la relation qui s’établit avec le cheval. Il faut être là, maintenant. La relation qui se développe avec le cheval découle de la « façon d’être au monde » de son cavalier. Aucune tricherie possible avec le cheval, il nous perçoit tels que nous sommes. D’où des dérives comportementales lorsque nous ne sommes pas pleinement dans ce que nous faisons, lorsque nous sommes « tracassés », malades, affaiblis pour quelque raison que ce soit, bref, lorsque nous ne sommes pas complètement disponibles, à ce que nous faisons.
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Plus je manipule de chevaux, plus je suis convaincu que notre notre affaire d’équitation est de l’ordre de la communication. Bien sûr, il faut un minimum de « technique équestre » associée à une bonne mise en selle, mais cette technique seule ne peut pas remplacer une vision comportementale axée sur la communication. Si ce fait est occulté, on demeure dans des exercices gymnastiques purement mécaniques…qui font que le cheval ne se livre jamais complètement, où il demeure toujours un tant soi peu de « retenue ». Bref, on n’acquiert jamais « tout le brillant que comporte son ensemble ». Pour reformuler différemment, je ferai allusion à Philippe Karl qui énonce le fait que l’on doive chercher « un cheval qui fait oui avec une tête qui dit oui, et non un cheval qui fasse oui avec une tête qui dise non » !