mai 31

POSTURE

Une posture qui ne s’adapte pas est une « fausse posture »

Je me souviens très bien d’avoir entendu cette expression lors d’une communication de Dominique Ollivier
(colloque du 14 juillet 2000 à l’E.N.E. : François Robichon de la Guérinière, Écuyer du Roi et d’aujourd’hui).
De plus, ses explications et argumentations démontrent sans contestation possible ce « postulat » dans cette communication intitulée à juste titre : Rôle de l’aplomb dans l’équilibre dynamique de l’épaule en dedans.

Les constats en question ont été faits en analysant la posture de l’épaule en dedans, et l’on s’aperçoit que certains sont d’ordre général, c’est à dire qu’ils ne sont pas exclusifs à l’épaule en dedans, loin s’en faut.

  • La posture est asservie à la vitesse de déplacement (locomotion), ce qui met en évidence des « zones-clefs » quant à la justesse de la posture : flexion de l’articulation lombo-sacrée, relèvement de la grande encolure.
  • La stabilité de la posture est assurée par l’organe vestibulaire, ce qui justifie que la tête soit légèrement inclinée en avant de la verticale (la tête est considérée comme une « plate-forme stabilisée »à partir de laquelle s’effectue le maintien de la posture et la coordination des mouvements).
    En dehors de cette posture (tête légèrement en avant de la verticale), la gestion de l’équilibre est altérée, et ce à plus forte raison si l’inclinaison de la tête (angle tête/encolure) est contrainte … ça donne une idée de ce qui se passe avec des enrênements qui plaquent la tête au poitrail avec des postérieurs qui ne s’engagent pas…
  • On remarque que les deux points précédents étant réunis, le cheval est dans un équilibre tel  qu’il manie dans la descente des aides.

Ces quelques points amènent « de l’eau à mon moulin » : je ne me lasse pas de montrer et démontrer que le cheval, non contraint par les aides de son cavalier, adapte sa posture au mouvement qu’il exécute…. Les aides ne sont plus là que pour …… aider(!), en sorte de suggérer, d’encourager le cheval à modifier sa posture comme la nature l’incite plus ou moins à le faire en fonction de sa conformation. Plus cette conformation se rapproche de l’idéal, plus les aides deviennent inutiles et réciproquement !

juin 20

La flexibilité … la suite (1).

L’équitation, affaire de comportement…

La qualité de la flexibilité en découle.

Merci Guillaume ANTOINE et Gérard DORSI (mes formateurs en équitation comportementale).

Pourquoi ? Simplement parce que sans cet état d’esprit, il n’est pas possible, je crois, d’obtenir l’adhésion totale du cheval à ce qui lui est proposé, soumis. D’autre part, je préfère l’expression « équitation comportementale » à « équitation éthologique », cette dernière n’étant pas appropriée au sens où l’éthologie est basée sur l’observation d’une espèce, tandis que l’équitation se pratique par des actions sur l’espèce. Et il ne s’agit pas de jouer sur les mots ! De plus, la mode étant à « l’éthologie », on y trouve un peu tout et n’importe quoi, du pire comme du meilleur…sans oublier que les modes passent !

En y regardant de plus près, hormis des allures ou des Airs contre-nature, et le fait d’inverser l’acte réflexe du cheval qui « s’oppose à une pression exercée sur son corps », la majeure partie de ce qui est demandé en équitation est déjà latent chez le cheval. En effet, le cheval piaffe, passage, change de pied, etc … La difficulté consiste donc à s’en faire comprendre d’une part, et lui laisser le temps de développer sa musculature d’autre part. Le tout associé à une reconstruction posturale lui permettant de restituer son aisance, sa prestance naturelle sous la charge de son cavalier, bref, de faire une gymnastique appropriée qui lui redonnera « tout le brillant que comporte son ensemble » sous les directives et le poids en selle de son cavalier. Et c’est TOUT !

Devient évident que pour y parvenir dans les meilleures conditions possibles, la contrainte sous des actions « en force » est à mettre au placard : on ne peut pas obtenir du cheval la décontraction dont sont issues la souplesse et la flexibilité en « tirant dessus et en tapant dedans ». Beaucoup s’y sont essayés, voire s’y emploient encore, et le rendu s’apparente toujours à des situations conflictuelles qui n’amènent à rien (pour le cheval). Quant au cavalier, un suivi « psy » me paraît plus approprié…je ne crois pas qu’il puisse ressortir de ce genre de pratique quoi que ce soit de « bénéfique » pour qui que ce soit ; la démonstration d’avoir « vaincu la bête » n’est à faire que … sur soi-même, mais c’est là un autre sujet qui demande des compétences que je ne possède pas forcément ! Ceci étant issu de constats personnels bien actuels, évoquant le fait que le bipède que nous sommes est bien loin de la sagesse à laquelle il prétend parfois.

Equitation comportementale

De quoi s’agit-il ? Faisons simple !

D’abord, cela suppose d’avoir un minimum (heum…) de connaissances sur le « comment communique le cheval », et le « comment fonctionne le cheval ». A l’heure où l’information est particulièrement accessible, la consultation des travaux des éthologues peut être d’un grand secours !
Pas besoin de s’attarder sur le fait que la « mécanisation » est ici proscrite ! Il ne s’agit pas de faire du cheval un « singe savant »… et ceci énoncé de manière condescendante ! Au contraire, il s’agit de s’appuyer sur le comportement naturel du cheval pour se faire comprendre ; ce qui implique en priorité de s’intégrer dans son environnement, et être référencé comme étant une « ressource ». Pour faire une image de façon simpliste à l’échelle humaine, il s’agit de se positionner comme un « chef de file » au sens où ce chef devient un « pilier » sur lequel les autres s’appuient en cas de problème, de prise de décision, etc… Ce qui demande au « chef de file » d’être responsable de ces actes ! Comme quoi, Guillaume a (encore) raison ; vis à vis des chevaux : « …prendre ses rênes, c’est prendre ses responsabilités… »
Pour faire bref et passer cet aspect comportemental, on a affaire à de la « gestion de l’espace », et à de la « gestion des tensions ». Pour les curieux, consulter l’ouvrage de Guillaume ANTOINE et Gérard DORSI : (cliquez sur la photo pour accéder au site de Guillaume et Gérard)

Equitation :  une affaire de comportement  (Editions BELIN) Pour commander ce livre :  envoyer un chéque  à l'ordre de la Sarl 3GB, 1 route de la forge  27220 BOIS LE ROY - 1 livre  + frais de port : 18,64€  - 5 livres  + frais de port : 83€
Equitation :
une affaire de comportement
(Editions BELIN)
Pour commander ce livre :
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On en arrive dans l’état d’esprit évoqué plus haut à obtenir en priorité l’adhésion du cheval, puis à chercher la décontraction TOTALE du cheval en s’attachant dans un premier temps au bout de devant. Baucher ne s’y était pas trompé, tout se joue dans la mâchoire ET la nuque du cheval. La nuque inclut les cervicales hautes, et pour que le balancier tête/encolure soit complètement perméable, on y adjoint toute la colonne cervicale. Là, sous forme de « bla-bla » c’est compliqué alors que dans la pratique, c’est très simple. Si je voulais transposer ça en « langage ou technique bauchéristes », je dirais qu’on est dans la pratique des flexions !

Les manipulations « à pied » :

Lors des premières recherches sur le sujet, je m’étais arrêté à la mobilisation latérale et longitudinale de la nuque, ce qui provoquait systématiquement la mobilité de la mâchoire.
Clic ==> HISTORICO, mobilisations de la nuque
J’obtenais alors une bonne perméabilité de l’avant du balancier, mais la jonction au « tronc » n’était pas complète. La solution a été amorcée par Patrice qui a cherché la mobilité des cervicales basses et des premières thoraciques : la liaison avec le pont vertébral s’en trouve faite et la décontraction alors obtenue se propage dans TOUT le corps du cheval, donnant une flexibilité complète, mettant en jeu toutes les parties du cheval. Ces manipulations d’ordre « tactiles » renseignent sur l’état de décontraction, de disponibilité physique, mais aussi et je rajouterai SURTOUT sur l’état moral, mental du cheval. Par la palpation, pour peu qu’on y soit sensible et ceci est à la portée de tout le monde, devient possible de détecter les tensions dans le bout de devant en palpant de la nuque aux cervicales basses. Par massage des zones sensibles, il est rare que le relâchement ne se produise pas, relâchement souvent (toujours pour les chevaux que j’ai manipulés) accompagné de soupirs, clignements d’yeux et mâchouillements. Et c’est là que tout s’amorce : dans cet état, le cheval remis en mouvement donne systématiquement une allure plus liante, plus fluide, avec des oscillations plus prononcées. On peut donc influencer la « mécanique de l’allure » pour proposer du pli qui va se propager dans le pont vertébral et former l’incurvation. C’est reprendre « à mon compte » l’expression de Patrice : « …influencer sans détruire…« .

 

juin 18

La flexibilité … encore et toujours !

La flexibilité

C’est une obsession !

En effet, et c’est là que commence l’aspect « bauchériste » de l’affaire (!) : si résistances il y a, et qu’elles soient volontaires ou non, la priorité est mise sur leur annulation. Mais pas n’importe comment ! Elles ne doivent pas être détruites au sens de vaincues, anéanties en leur opposant une action « en force », mais elles doivent disparaître AVEC la participation VOLONTAIRE du cheval.

On parle souvent de décontraction dans le milieu équestre où bien des énoncés théoriques sont contradictoires aux actes posés ; autant que je sache, il n’est pas possible de se décontracter sous … la contrainte ! Et quiconque s’est essayé à employer la force pour soumettre son cheval s’est aperçu que la « cession » obtenue n’est pas complète. Dans le meilleur des cas, on obtient « un corps qui fait oui avec une tête qui dit non ». Je ne peux pas m’empêcher de penser, dans ce cas, à une expression de Baucher:
« …on peut obliger un esclave à marcher, mais on ne peut pas l’obliger à vous aimer… »

La flexibilité découle donc de notre « façon d’être » avec le compagnon cheval ! Et comme par hasard, c’est sur l’aspect comportemental que tout repose…

Pour en revenir à la flexibilité, ce qui la caractérise le plus à mon sens, c’est la faculté avec laquelle le cheval se sert de façon complète, homogène, de toutes ses articulations et chaînes musculaires. Le tout associé avec la notion de légèreté telle que définie par le général L’Hotte au sens où le cheval n’emploie que le strict nécessaire d’énergie, d’effort, pour réaliser le mouvement qu’il est en train de faire. Pas plus, pas moins. Et là, c’est à Beudant que je pense en mettant en avant le fait que plus le cheval devient « léger », plus il manifeste son impulsion naturelle sans pour autant qu’elle soit sollicitée par son cavalier. Concrètement, quand le cheval est dans cet état de décontraction, les jambes ne servent plus à rien (d’un point de vue impulsif s’entend).

Ces derniers mois ont été employés à développer une voie ouverte par Patrice : décontracter, encore et encore le « bout de devant ». La nuque, les cervicales, sans toucher à la bouche pour autant car on s’aperçoit qu’en intervenant à outrance sur celle-ci, la décontraction obtenue n’est pas complète et parfois manifeste une « vraie fausse cession de mâchoire » apparentée à de l’agacement plutôt qu’à de la décontraction !

Conclusion : la cession de mâchoire s’obtient plus facilement et plus complètement en tant que conséquence de décontraction, de relâchement de la nuque et de la colonne cervicale qu’en agissant directement sur la bouche. J’entends déjà les puristes crier au scandale… ce qui n’est pas grave : tout le monde ne peut prétendre à posséder la main de Baucher ! D’autre part, il n’existe pas, je crois, de descendant de ce Maître pour enseigner dans la pratique ce qu’il avait découvert ; de nos jours, nous ne pouvons qu’interpréter ce qu’il a laissé sans avoir aucune assurance de la justesse de nos pratiques.

C’est décidé, un bout de vidéo pour « imager » ces quelques lignes va suivre, mettant en situation plusieurs chevaux de conformations et d’âges différents…..

avril 23

Diagonalisations_1

Les séances où j’ai pu suivre SPRING avec Marie me font faire les quelques remarques suivantes, à la suite de la synthèse du début de la progression de Spring.

Là s’impose la règle : PRÉPARER !

L’expression de C. Carde prend ici tout son sens : « ralentir en activant » !

Mais pas n’importe comment…

Me vient à l’esprit spontanément que l’apprentissage du piaffer (ou l’impossibilité d’en faire l’étude) est directement lié à la façon dont le cavalier obtient les transitions descendantes !

L’impasse la plus fréquente est de chercher les diagonalisations « en tenant ferme » le cheval par la main. La caricature imagée correspond à vouloir démarrer en voiture en conservant le pied sur le frein ! Caricature, soit, mais souvent la triste réalité qui fait que le piaffer est du domaine de l’impossible pour la majorité des chevaux de conformations « ordinaires », quand ce n’est pas de chevaux de qualités « supérieures »…

Je tenais absolument à ce que Marie intègre que le piaffer DOIT être une prise d’équilibre, par conséquent, le cheval dans son apprentissage DOIT se tenir SEUL, sans aucun soutien. Au stade de Spring sur la vidéo, c’est mûr pour aller plus loin.

mars 24

Réflexions sur les idées de fond

  • S’assurer qu’il n’y a aucune résistance, aucune opposition dans le corps du cheval à la moindre sollicitation des aides du cavalier.

  • Il faut sentir que le cheval va avec le mouvement qui lui est demandé, que ce mouvement est toléré et admis par le cheval, pour qu’au final il poursuive de lui-même le mouvement. Dans ces conditions, les aides deviennent « suggestives » ce qui donne au cheval des options de choix, de raisonnement en sollicitant son intelligence.

  • Par conséquent, il faut être sûr que ce qui est demandé est « faisable » par le cheval… tant d’un point de vue de la compréhension que de la réalisation.

  • En d’autre termes, il faut s’assurer que le cheval participe volontairement à ce qui lui est demandé, comme un partenaire « complice », volontaire, qui remplit son rôle au sein d’un binôme. Cette place au sein de ce binôme doit être acceptée par le cheval qui ne doit pas s’y sentir contraint, car dans ce cas, le cheval ne se livre jamais tout à fait ; il demeure toujours une retenue aussi minime soit-elle, ce qui l’empêche de se livrer totalement sans pouvoir exprimer « tout le brillant » dont la nature l’a doté.

  • Pour être sûr que le cheval accepte le mouvement demandé, on doit s’assurer de ne plus faire sentir les aides (descente des aides) et laisser le cheval finir le mouvement de lui-même.

  • Si le cheval n’y parvient pas, c’est que des résistances (contractions volontaires ou non) apparaissent et là, il s’agit de les « supprimer » en décontractant le cheval, en supprimant les tensions, qu’elles soient physiques ou mentales, ou les deux !

  • Les contractions, résistances, oppositions, sont ressenties par la main lorsqu’elle « sent la bouche ». Il me semble qu’à ce moment là, il est déjà trop tard : ces contractions se manifestent bien souvent d’abord dans l’assiette du cavalier qui doit dès ce stade chercher, par les moyens qu’il connaît, à les réduire, à les supprimer, à les « détruire » pour reprendre l’expression de Baucher ; par contre, je ne crois pas qu’il faille comprendre par le fait de vouloir la destruction des résistances d’employer des moyens qui permettent d’y parvenir en utilisant la force physique ; on ne cherche pas à détruire une opposition, une résistance, en lui opposant une force « supérieure », mais en cherchant à l’isoler localement, puis à la supprimer par des manipulations douces, appropriées, ciblées sur la zone de résistances. Le demi-arrêt ou la vibration génèrent, avec du recul, une amélioration à condition d’avoir la main de Baucher, Beudant, Faverot, etc…ce qui n’est pas le cas de tout le monde ! A bien y regarder, accéder à la bouche pour supprimer des contractions risque d’engendrer plus de désordre qu’autre chose. Ce qui implique du cavalier qu’il ait développé son assiette en sorte qu’elle soit « intelligente », sensible, réceptrice. L’assiette et le dos du cavalier sont, au même titre que le dos du cheval, des « émetteurs/récepteurs ». Qu’en est-il de notre époque où la mise en selle n’est guère d’actualité !

  • Quelle que soit l’action du cavalier sur le cheval, celle-ci doit être admise par lui et il faut chercher à ce qu’il y réponde sans aucune opposition ; le cheval doit être « acceptant » ce qui implique du cavalier qu’il assume pleinement ses responsabilités ! Je crois même que le cheval doit donner la sensation d’aller « de lui-même » au devant de la demande de son cavalier, de donner le mouvement demandé avant que les aides ne se soient complètement exprimées.

  • Concrètement, il faut avoir la sensation que le cheval suit la main (comme les jambes) sans aucune retenue, mais surtout, si retenue ou opposition ou résistance il y a, il s’agit de ne pas (surtout pas) durcir l’aide, ne pas augmenter son effet ; il s’agit dans cette situation de ne plus la faire sentir, puis de s’arrêter, de s’interroger sur la cause de cette résistance et de chercher le moyen de la supprimer. Je pense que c’est ce qu’il faut comprendre par « décomposer la force et le mouvement ».

  • Quand le cheval a suffisamment « d’expérience », on cherche à réduire la moindre résistance sans passer par l’arrêt, en restant dans le mouvement et c’est, je crois, une des causes qui font que la succession des difficultés imposées par les protocoles de dressage font de la compétition un « non-sens » de cette forme d’équitation… à moins d’avoir un cheval particulièrement « doué » et particulièrement bien monté !

  • Le cheval doit faire jouer tous ses « ressorts » de façon homogène sans avoir aucun appui aux aides de son cavalier, car si appui il y a, c’est que l’on est en « rupture d’équilibre ». Ses ressorts doivent « jouer » les uns par rapport aux autres, et non sur une butée « fixe » ; le cheval n’est pas tenu, il demeure en équilibre SEUL, sans aucun soutien et à plus forte raison sans soutien « continu », sans quoi on entre dans un travail de « mise sur la main » avec les dérives de l’équitation actuelle, « mondialisée » , bien éloignée (pour ne pas dire à l’opposé) de ce que le comte d’Aure avait instauré à Saumur à l’époque de Baucher. Deux concepts qui s’opposent, mais deux finalités identiques… Concernant le comte d’Aure, bien des cavaliers ont confondu soutien et appui…

  • Dans le bauchérisme, la mise en main prime sur toute demande du cavalier, qu’elle soit obtenue par la main seule ou par la création de mouvements et de postures judicieux qui « provoquent » la mise en main. Encore faut-il que le cavalier soit suffisamment instruit pour dissocier mise en main de mise sur la main ! Je retrouve souvent chez les cavaliers bien des confusions sur les termes équestres…qui me fait dire qu’internet ne peut pas tout faire… A ce sujet, je constate que notre époque voit apparaître une multitude de cavaliers qui, parce qu’ils savent ou croient savoir, se considèrent dispensés de … savoir-faire ! Et comme si cela ne suffisait pas(!), certains provoquent des échanges verbaux interminables bien stériles au cours desquels beaucoup confondent savoir et savoir-faire. Il ne faut jamais oublier qu’en équitation, celui qui n’a pas ressenti ne sait pas (Jean-Claude Racinet) !

  • Certains cavaliers voient dans l’équitation une quête d’ordre esthétique et « moral » au sens où il s’agit de retrouver la grâce, l’aisance, la beauté du cheval « libre » sous les aides invisibles de son cavalier ayant obtenu l’adhésion totale et inconditionnelle du cheval, adhésion volontaire physique et morale.

  • Du point précédent, on retrouve des caractéristiques de l’équitation de tradition française issue de la Renaissance, et dès Pluvinel (XVIème), il est fait mention de cette recherche très importante sur le moral et la bonne volonté du cheval qu’il faut acquérir (…elle est comme la fleur sur le fruit, laquelle ôtée ne retourne jamais…) sans quoi son développement physique n’est pas « complet » ! Comme quoi, la « tradition » n’est pas toujours ce que l’on croît, d’autant que bien peu d’hommes de chevaux s’y sont « attaché » pour la transmettre intacte… sans oublier que biens des cavaliers ont maltraité leurs chevaux au nom de la tradition ! Par contre, cette transmission permet aux jeunes cavaliers de s’en imprégner, de la comprendre, la maîtriser, et la faire évoluer (il en va de même d’un ordre plus général au sens où nous cherchons à connaître et comprendre notre passé pour pouvoir envisager l’avenir…).
    Il y a matière à citer un ancien écuyer en chef : «…le culte de la tradition n’exclut pas l’amour du progrès… », en étant attentif au fait que le progrès concerne directement l’intégrité du cheval dans son développement qui, à notre époque comme à celle de Pluvinel, ne doit pas asservir le cheval mais en faire un partenaire. Tout le monde sait (ou devrait savoir) qu’un cheval obéissant, soumis sous les contraintes tant physiques que morales, ne se livre jamais complètement, n’exprime jamais pleinement la beauté de ses gestes et allures tel qu’il le fait en liberté. Je crois qu’est précisément là toute la difficulté de l’art équestre poussé vers ce qui a été codifié comme entrant dans la haute école, l’équitation savante, etc…, et à plus forte raison dans notre patrimoine culturel équestre où il s’agit de renvoyer l’image du cheval « qui manie comme de lui-même », sans l’intervention de son cavalier ; cela suppose la plus grande discrétion de ce cavalier dont les aides sont devenues invisibles associées à une posture reconnaissable. Cet état d’esprit est encore cité à l’étranger comme étant « la difficile facilité » de l’équitation à la Française ! Quand on voit ce que l’on voit de nos jours, il y a matière à s’interroger sur son « devenir »…

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Catégorie : deuxième manière | Commenter