juin 25

La flexibilité … la suite (2)

Tout passe par la mâchoire ….

ou presque !

D’un point de vue bauchériste, la cession de mâchoire prédomine sur tout mouvement envisagé.  Pour s’assurer de la disponibilité du cheval, le cavalier « sent la bouche » par l’intermédiaire de la main.

MAIS :

On s’aperçoit que sans la dextérité de Baucher, il est facile d’être « berné » par une mobilité de la mâchoire qui ne traduit pas forcément la décontraction. Elle peut aller jusqu’à exprimer une forme d’agacement, et j’en passe. De plus, si le cavalier vient à provoquer la mobilité de la mâchoire par des demi-arrêts ou des vibrations sans la délicatesse requise, il n’est pas absolument sûr que toutes les tensions (volontaires ou non) disparaissent sous l’action du mors dans la bouche. Je pense ici à une cession de mâchoire incomplète qui est plus néfaste qu’autre chose, et Beudant ne s’y est pas trompé en mettant en garde contre ces cessions « pernicieuses » !  Aux puristes, je dis : « …ne hurlez pas… Soyez objectifs, faites les choses pour votre cheval, pas pour voir ou entendre ce que vous voulez voir ou entendre ! « 

Une alternative consiste à s’assurer que la mâchoire soit mobile par la mobilisation des articulations qui lui sont proches : la nuque, les cervicales hautes, les cervicales basses ou encore toute la colonne cervicale associée à la nuque (comprendre que le mouvement commence par la mobilité latérale de la nuque). Dans ces manipulations, on constate chez tous les chevaux une décontraction générale, une sorte de « lâcher prise » qui rend le cheval plus flexible, plus mobile, associé à la « cession de mâchoire spontanée » issue de ces manipulations.

Dans ces manipulations, on recherche le fait que le cheval suive sans résistance, sans opposition la plus petite indication de la main et que le cheval poursuive SEUL le mouvement amorcé par cette « pression » de la main. A prendre en compte que la priorité est la décontraction, et celle-ci ne peut s’obtenir « en force » : il est impossible d’obliger, de forcer le cheval à se décontracter (comme chacun d’entre-nous d’ailleurs). Ces manipulations commencent par des pressions exercées par la main sur la nuque et les cervicales.

Le « coup de longe » après manipulations donne un aperçu de l’élasticité générale …

Toujours à pied, elles seront reprises sur le licol par l’intermédiaire de la longe, puis sur le filet, et enfin en selle sur le filet. J’insiste sur l’emploi du filet et non du licol, car toute action sur le licol, aussi minime soit-elle, a tendance à provoquer une pression sur la nuque et par conséquent un abaissement du balancier « tête – encolure ». En filet, le cheval suivant la main, il peut sans contradiction faire varier la hauteur de son balancier… Comme quoi, partant de bonnes intentions, l’emploi d’outils « à la mode éthologique » n’est pas forcément une bonne chose … pour le cheval ! Ce qui ne me fait pas condamner l’emploi du licol, bien entendu, mais son emploi n’est pas exclusif !

Tous les chevaux ainsi manipulés ont donné des sensations de flexibilité beaucoup plus complète, flexibilité transmise par le dos du cheval devenu plus « élastique »… tout en préservant la fraîcheur de la bouche de ces chevaux.

Ce qui sera développé dans : La flexibilité … la suite (3) !

juin 20

La flexibilité … la suite (1).

L’équitation, affaire de comportement…

La qualité de la flexibilité en découle.

Merci Guillaume ANTOINE et Gérard DORSI (mes formateurs en équitation comportementale).

Pourquoi ? Simplement parce que sans cet état d’esprit, il n’est pas possible, je crois, d’obtenir l’adhésion totale du cheval à ce qui lui est proposé, soumis. D’autre part, je préfère l’expression « équitation comportementale » à « équitation éthologique », cette dernière n’étant pas appropriée au sens où l’éthologie est basée sur l’observation d’une espèce, tandis que l’équitation se pratique par des actions sur l’espèce. Et il ne s’agit pas de jouer sur les mots ! De plus, la mode étant à « l’éthologie », on y trouve un peu tout et n’importe quoi, du pire comme du meilleur…sans oublier que les modes passent !

En y regardant de plus près, hormis des allures ou des Airs contre-nature, et le fait d’inverser l’acte réflexe du cheval qui « s’oppose à une pression exercée sur son corps », la majeure partie de ce qui est demandé en équitation est déjà latent chez le cheval. En effet, le cheval piaffe, passage, change de pied, etc … La difficulté consiste donc à s’en faire comprendre d’une part, et lui laisser le temps de développer sa musculature d’autre part. Le tout associé à une reconstruction posturale lui permettant de restituer son aisance, sa prestance naturelle sous la charge de son cavalier, bref, de faire une gymnastique appropriée qui lui redonnera « tout le brillant que comporte son ensemble » sous les directives et le poids en selle de son cavalier. Et c’est TOUT !

Devient évident que pour y parvenir dans les meilleures conditions possibles, la contrainte sous des actions « en force » est à mettre au placard : on ne peut pas obtenir du cheval la décontraction dont sont issues la souplesse et la flexibilité en « tirant dessus et en tapant dedans ». Beaucoup s’y sont essayés, voire s’y emploient encore, et le rendu s’apparente toujours à des situations conflictuelles qui n’amènent à rien (pour le cheval). Quant au cavalier, un suivi « psy » me paraît plus approprié…je ne crois pas qu’il puisse ressortir de ce genre de pratique quoi que ce soit de « bénéfique » pour qui que ce soit ; la démonstration d’avoir « vaincu la bête » n’est à faire que … sur soi-même, mais c’est là un autre sujet qui demande des compétences que je ne possède pas forcément ! Ceci étant issu de constats personnels bien actuels, évoquant le fait que le bipède que nous sommes est bien loin de la sagesse à laquelle il prétend parfois.

Equitation comportementale

De quoi s’agit-il ? Faisons simple !

D’abord, cela suppose d’avoir un minimum (heum…) de connaissances sur le « comment communique le cheval », et le « comment fonctionne le cheval ». A l’heure où l’information est particulièrement accessible, la consultation des travaux des éthologues peut être d’un grand secours !
Pas besoin de s’attarder sur le fait que la « mécanisation » est ici proscrite ! Il ne s’agit pas de faire du cheval un « singe savant »… et ceci énoncé de manière condescendante ! Au contraire, il s’agit de s’appuyer sur le comportement naturel du cheval pour se faire comprendre ; ce qui implique en priorité de s’intégrer dans son environnement, et être référencé comme étant une « ressource ». Pour faire une image de façon simpliste à l’échelle humaine, il s’agit de se positionner comme un « chef de file » au sens où ce chef devient un « pilier » sur lequel les autres s’appuient en cas de problème, de prise de décision, etc… Ce qui demande au « chef de file » d’être responsable de ces actes ! Comme quoi, Guillaume a (encore) raison ; vis à vis des chevaux : « …prendre ses rênes, c’est prendre ses responsabilités… »
Pour faire bref et passer cet aspect comportemental, on a affaire à de la « gestion de l’espace », et à de la « gestion des tensions ». Pour les curieux, consulter l’ouvrage de Guillaume ANTOINE et Gérard DORSI : (cliquez sur la photo pour accéder au site de Guillaume et Gérard)

Equitation :  une affaire de comportement  (Editions BELIN) Pour commander ce livre :  envoyer un chéque  à l'ordre de la Sarl 3GB, 1 route de la forge  27220 BOIS LE ROY - 1 livre  + frais de port : 18,64€  - 5 livres  + frais de port : 83€
Equitation :
une affaire de comportement
(Editions BELIN)
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On en arrive dans l’état d’esprit évoqué plus haut à obtenir en priorité l’adhésion du cheval, puis à chercher la décontraction TOTALE du cheval en s’attachant dans un premier temps au bout de devant. Baucher ne s’y était pas trompé, tout se joue dans la mâchoire ET la nuque du cheval. La nuque inclut les cervicales hautes, et pour que le balancier tête/encolure soit complètement perméable, on y adjoint toute la colonne cervicale. Là, sous forme de « bla-bla » c’est compliqué alors que dans la pratique, c’est très simple. Si je voulais transposer ça en « langage ou technique bauchéristes », je dirais qu’on est dans la pratique des flexions !

Les manipulations « à pied » :

Lors des premières recherches sur le sujet, je m’étais arrêté à la mobilisation latérale et longitudinale de la nuque, ce qui provoquait systématiquement la mobilité de la mâchoire.
Clic ==> HISTORICO, mobilisations de la nuque
J’obtenais alors une bonne perméabilité de l’avant du balancier, mais la jonction au « tronc » n’était pas complète. La solution a été amorcée par Patrice qui a cherché la mobilité des cervicales basses et des premières thoraciques : la liaison avec le pont vertébral s’en trouve faite et la décontraction alors obtenue se propage dans TOUT le corps du cheval, donnant une flexibilité complète, mettant en jeu toutes les parties du cheval. Ces manipulations d’ordre « tactiles » renseignent sur l’état de décontraction, de disponibilité physique, mais aussi et je rajouterai SURTOUT sur l’état moral, mental du cheval. Par la palpation, pour peu qu’on y soit sensible et ceci est à la portée de tout le monde, devient possible de détecter les tensions dans le bout de devant en palpant de la nuque aux cervicales basses. Par massage des zones sensibles, il est rare que le relâchement ne se produise pas, relâchement souvent (toujours pour les chevaux que j’ai manipulés) accompagné de soupirs, clignements d’yeux et mâchouillements. Et c’est là que tout s’amorce : dans cet état, le cheval remis en mouvement donne systématiquement une allure plus liante, plus fluide, avec des oscillations plus prononcées. On peut donc influencer la « mécanique de l’allure » pour proposer du pli qui va se propager dans le pont vertébral et former l’incurvation. C’est reprendre « à mon compte » l’expression de Patrice : « …influencer sans détruire…« .

 

juin 18

La flexibilité … encore et toujours !

La flexibilité

C’est une obsession !

En effet, et c’est là que commence l’aspect « bauchériste » de l’affaire (!) : si résistances il y a, et qu’elles soient volontaires ou non, la priorité est mise sur leur annulation. Mais pas n’importe comment ! Elles ne doivent pas être détruites au sens de vaincues, anéanties en leur opposant une action « en force », mais elles doivent disparaître AVEC la participation VOLONTAIRE du cheval.

On parle souvent de décontraction dans le milieu équestre où bien des énoncés théoriques sont contradictoires aux actes posés ; autant que je sache, il n’est pas possible de se décontracter sous … la contrainte ! Et quiconque s’est essayé à employer la force pour soumettre son cheval s’est aperçu que la « cession » obtenue n’est pas complète. Dans le meilleur des cas, on obtient « un corps qui fait oui avec une tête qui dit non ». Je ne peux pas m’empêcher de penser, dans ce cas, à une expression de Baucher:
« …on peut obliger un esclave à marcher, mais on ne peut pas l’obliger à vous aimer… »

La flexibilité découle donc de notre « façon d’être » avec le compagnon cheval ! Et comme par hasard, c’est sur l’aspect comportemental que tout repose…

Pour en revenir à la flexibilité, ce qui la caractérise le plus à mon sens, c’est la faculté avec laquelle le cheval se sert de façon complète, homogène, de toutes ses articulations et chaînes musculaires. Le tout associé avec la notion de légèreté telle que définie par le général L’Hotte au sens où le cheval n’emploie que le strict nécessaire d’énergie, d’effort, pour réaliser le mouvement qu’il est en train de faire. Pas plus, pas moins. Et là, c’est à Beudant que je pense en mettant en avant le fait que plus le cheval devient « léger », plus il manifeste son impulsion naturelle sans pour autant qu’elle soit sollicitée par son cavalier. Concrètement, quand le cheval est dans cet état de décontraction, les jambes ne servent plus à rien (d’un point de vue impulsif s’entend).

Ces derniers mois ont été employés à développer une voie ouverte par Patrice : décontracter, encore et encore le « bout de devant ». La nuque, les cervicales, sans toucher à la bouche pour autant car on s’aperçoit qu’en intervenant à outrance sur celle-ci, la décontraction obtenue n’est pas complète et parfois manifeste une « vraie fausse cession de mâchoire » apparentée à de l’agacement plutôt qu’à de la décontraction !

Conclusion : la cession de mâchoire s’obtient plus facilement et plus complètement en tant que conséquence de décontraction, de relâchement de la nuque et de la colonne cervicale qu’en agissant directement sur la bouche. J’entends déjà les puristes crier au scandale… ce qui n’est pas grave : tout le monde ne peut prétendre à posséder la main de Baucher ! D’autre part, il n’existe pas, je crois, de descendant de ce Maître pour enseigner dans la pratique ce qu’il avait découvert ; de nos jours, nous ne pouvons qu’interpréter ce qu’il a laissé sans avoir aucune assurance de la justesse de nos pratiques.

C’est décidé, un bout de vidéo pour « imager » ces quelques lignes va suivre, mettant en situation plusieurs chevaux de conformations et d’âges différents…..

mai 4

Diagonalisations_2 : les préalables

Tous les chevaux peuvent piaffer

C’est tout du moins ce que je crois et ce que les diverses expériences auprès de chevaux de conformations plus ou moins avantageuses me démontrent !

Mais d’abord, pour en arriver à cette conclusion, il faut « éplucher » les préalables !

Avant de parler de piaffer, il faut obtenir des mobilisations. C’est à dire un cheval dont on obtient de l’activité sur place, en équilibre (sans soutien ni de la main, ni de la cravache), et sans EXCITATION. C’est LA difficulté au sens où, quand le cheval piaffe naturellement, c’est sous l’effet d’un événement extérieur « excitant ». Or l’excitation est la conséquence de « tensions élevées » du cheval, ce qui n’est pas, mais alors vraiment pas ce qui est souhaité ! Donc, en priorité, le fait de mobiliser le cheval sur place ne doit pas être issu d’une excitation, mais plutôt associé à de la décontraction. Ce qui en fait une première difficulté au sens où on entre dans du « contre-nature ».
Dans les préalables, il faut donc chercher ce qui permet d’obtenir ces mobilisations. Pour ce qui est de l’état d’esprit, c’est vers la décontraction, et non l’excitation que l’on va se tourner. Dans la forme, c’est dans le développement de tous les exercices de gymnastique qui permettent d’augmenter l’activité des hanches :

  • travail sur la volte (ronde ou carrée !)
  • transitions trot/reculer/trot/etc…
  • pas de côtés
  • pirouettes
  • etc… la liste n’est pas exhaustive

Privilégier les exercices où le cheval (ET LE CAVALIER) sont le plus à l’aise ! L’obsession dans ces exercices est de combiner et perfectionner le mariage de l’activité et de l’équilibre (associé à l’obéissance) sans soutien continu des aides. Le piaffer étant à considérer comme une prise d’équilibre, le cheval doit se tenir SEUL, et demeurer dans son Air jusqu’à ce que le cavalier l’en fasse sortir. Ce qui met en évidence les conseils de la majorité des écuyers qui ont écrit sur le sujet : arrêter le cheval dans son piaffer AVANT qu’il ne s’arrête de lui-même pour quelque raison que ce soit.

A prendre en considération que tous ces exercices sont abordables « à pied » pendant la phase d’éducation du cheval, donc très tôt dans ses apprentissages. J’insiste sur la période « d’éducation » tant dans l’esprit de fond elle implique des règles simples mais strictes en rapport avec une équitation que je qualifierai « de comportementale » ; il ne s’agit pas de ce que l’on inclut dans le courant « éthologique » où la mécanisation est pour ma part trop présente (autre sujet qui n’a pas sa place ici). Une des règles fondamentales est accolée au principe « jambes sans main / main sans jambes » : une action impulsive (de la cravache si l’on est à pied) ne doit pas « percuter » la main et la main ne doit rien prendre sur l’impulsion (pour ne pas prendre ce risque, la main ne doit pas se faire sentir en même temps qu’une de demande d’activité de la cravache). Ce genre de règle simple, élémentaire, facile à mettre en application mais fondamentale, permet de développer jusqu’au piaffer et donc d’ouvrir la porte aux allures d’école à tous les chevaux, qu’ils soient de conformation ou de « qualités naturelles » désavantageuses !

Dans l’éducation, une priorité : je m’assure que le cheval respecte la main en sorte qu’il ne lui vienne jamais (plus) l’idée de « forcer la main ». Elle représente pour lui une « barrière infranchissable », quoi qu’il arrive. La confiance mise dans la main est telle qu’il la suit inconditionnellement. J’insiste sur le terme « confiance » devenu « à la mode » au sens où le cheval la respecte mais ne la craint pas. A ce stade, le cheval se laisse « guider », ce qui permet de suggérer des modifications de postures de l’avant-main d’une part, et de direction d’autre part.

Il va de soi que la main (comme les aides impulsives) ne fait que donner des indications ponctuelles : la main ne « tient pas le cheval »; tout au plus, elle soutient, et si le soutien venait à se dégrader vers l’appui, cet appui sera refusé. L’objectif final étant que le cheval se tienne seul, qu’il piaffe, galope ou recule, etc…

Là prend tout son sens d’un des concepts bauchéristes énonçant le fait que le cheval en vienne à maintenir seul le mouvement qui lui est suggéré jusqu’à ce que le cavalier le modifie ==> on retrouve les notions d’équilibre, d’activité et d’obéissance. D’un point de vue comportemental, il faut donc trouver comment exposer « son projet » au cheval, le lui faire accepter et exécuter sans altérer sa « bonne volonté » ! Le cavalier doit être accepté comme un « truc » dominant, respecté et accepté comme tel par le cheval ; ceci exclut les cas d’être respecté sous la crainte (ce qui est n’importe quoi sauf du respect !).

De tous ces « préalables », on s’aperçoit qu’aucun d’entre eux ne sont du domaine de l’impossible pour la majorité des chevaux. Ce qui m’amène à dire que … tous les chevaux peuvent piaffer !

Il y a donc matière à se poser quelques questions :

Pourquoi y en a-t-il si peu qui piaffent ? Sans oublier le pourquoi faire piaffer les chevaux ?

J’entends par piaffer des chevaux qui manient rigoureusement sur place, en équilibre, sans appui, dans la descente des aides avec une mise en main parfaite. Bref, le piaffer idéal ? Utopie ?

Ben non ! Et c’est pas si compliqué que ça vu les préalables énoncés ci-dessus !

D’abord, il ne faut pas voir le piaffer comme « une fin en soi », mais plutôt comme un »passage incontournable », un « tremplin » dans la stylisation des allures : c’est, pour imager, un système de vases communicants. Quand le piaffer s’améliore, les allures se stylisent, et réciproquement.

Par stylisation des allures, j’entends les allures d’école, dites allures rassemblées. Là encore, il y a matière à se poser des questions :

Pourquoi ne voit-on plus de pas d’école, de trot d’école, etc… sur les rectangles de dressage ? Je laisse à chacun le soin de faire le lien entre les cursus d’apprentissages des chevaux dits « de concours »… D’autre part, les protocoles des reprises de dressage enchaînent les figures de telle façon que leurs préparations sont quasiment du domaine de l’impossible sans « contraindre le cheval » pour obtenir la figure coûte que coûte, ceci au détriment de la préparation permettant d’entamer les figures dans les meilleures dispositions possibles. Par conséquent, on a des chevaux mécanisés d’une part, et fortement tenus d’autre part. Mais là est un autre sujet (hors sujet dans ce billet).

Pour en revenir aux préalables et au fait que tous les chevaux peuvent piaffer (devraient piaffer) dans leurs apprentissages, il s’agit simplement de prendre en considération que seule une préparation soignée et rigoureuse permet d’y parvenir, dont l’esprit de fond obsessionnel est axé sur l’équilibre, l’activité et l’obéissance (par respect et non par crainte) totale et inconditionnelle aux aides. Là, ce n’est qu’une affaire d’éducation, de comportement, accessible à … n’importe quel cheval ! Ce qui implique que :

Tous les chevaux peuvent piaffer !

 

avril 23

Diagonalisations_1

Les séances où j’ai pu suivre SPRING avec Marie me font faire les quelques remarques suivantes, à la suite de la synthèse du début de la progression de Spring.

Là s’impose la règle : PRÉPARER !

L’expression de C. Carde prend ici tout son sens : « ralentir en activant » !

Mais pas n’importe comment…

Me vient à l’esprit spontanément que l’apprentissage du piaffer (ou l’impossibilité d’en faire l’étude) est directement lié à la façon dont le cavalier obtient les transitions descendantes !

L’impasse la plus fréquente est de chercher les diagonalisations « en tenant ferme » le cheval par la main. La caricature imagée correspond à vouloir démarrer en voiture en conservant le pied sur le frein ! Caricature, soit, mais souvent la triste réalité qui fait que le piaffer est du domaine de l’impossible pour la majorité des chevaux de conformations « ordinaires », quand ce n’est pas de chevaux de qualités « supérieures »…

Je tenais absolument à ce que Marie intègre que le piaffer DOIT être une prise d’équilibre, par conséquent, le cheval dans son apprentissage DOIT se tenir SEUL, sans aucun soutien. Au stade de Spring sur la vidéo, c’est mûr pour aller plus loin.