août 15

Équitation de tradition Française ….. ou la difficile facilité !

Idéal ?

Ah! Cette « difficile facilité »…
Je retiens de cette expression le plus haut degré de « sophistication » que les chevaux de ces quelques aquarelles du colonel MARGOT imagent si bien !

Un des points remarquables de notre culture équestre, pour éviter d’utiliser l’expression « Équitation de Tradition Française », est la discrétion des aides.

Du coup, je réagis face aux acclamations d’extases que provoquent une multitude de vidéos circulant sur internet, dans lesquelles on voit des cavaliers (et cavalières !) dont les aides sont tout ……….. sauf discrètes !
La qualité des chevaux présentés est telle que ces débordements d’emploi des aides passent au second plan, tant les locomotions des chevaux sont exceptionnelles !
Me voilà donc à contre-courant(!) par mon manque d’enthousiasme, en évoquant que ces vidéos mettent plus en évidence les critères de sélections des éleveurs que le talent des cavaliers quant à dresser ces chevaux pour magnifier leurs allures….qui, il me semble, est un des objectifs, voire l’OBJECTIF du dressage !
Ceci dit, l’emploi prononcé des aides se constate depuis bien des années y compris chez les grands pontes du dressage…. à l’exception de quelques irréductibles défenseurs de notre culture équestre dont les discours sur le sujet dérangent suffisamment pour être ignorés par la masse qui applaudit l’appauvrissement de nos savoir-faire………!

Discrétion des aides

Sa forme la plus aboutie face à un tiers observateur est dans le fait que les jambes comme la main paraissent immobiles, inactives au fil des évolutions du cheval… qui lui, perçoit bien évidemment la moindre pression, vibration ou modification de contact sur son corps.
C’est donc pour le cavalier, être conscient que le cheval perçoit une mouche se posant sur lui, donc comparativement, l’action des jambes ou de la main peuvent se réduire à l’effleurement, au frôlement…..
C’est donner l’illusion que le cheval agit seul, ce qui est une des caractéristiques de l’Équitation Française.
Me vient spontanément à l’esprit, concernant ce principe de discrétion des aides, cette citation célèbre « j ‘y pense et ça suffit ! » , répondant à la question « comment fait-on pour….. ? « 
Il me semble que cela illustre très bien le fond de ces propos !

Ceci met en avant un point fondamental, crucial, pour s’approcher de ce degré de perfection :
la qualité de la mise en selle, sans laquelle l’indépendance des aides est impossible, et par conséquent la discrétion dans leur emploi devient une utopie !
D’où mon interrogation, si tant est que je m’interroge sur le sujet :
Comment faut-il considérer ce qui nous est présenté comme le fleuron du dressage, avec des cavaliers dont la gestuelle en selle fait bien plus penser à un « tour de force » qu’à une monte discrète toute en légèreté….. , ces mêmes cavaliers vissés dans des sièges creux et les cuisses verrouillées par des taquets, avec des bas de jambes prolongés par des éperons (sic !) qui ont rôle d’essuie-glace, dont l’instabilité laisse songeur quant à la précision et la finesse du fameux pincé délicat de l’éperon (je ne voudrais pas devenir grossier, je m’arrêterai donc là ! ) avec des chevaux qui, s’ils n’ont plus (ou moins) le menton dans le poitrail, ne bernent que les « faux-connaisseur » ignorants que l’hyper-flexion est de mise sur les paddocks de détente !

Il y a bien là de quoi concevoir des dossiers sur ces sujets passionnants, d’autant plus que le dernier mot appartient…… aux chevaux qui nous subissent ou nous apprécient !
Pour ma part, les miens vivent en groupes sur plusieurs hectares et tant qu’ils viennent d’eux-mêmes me voir à la porte de leurs pâtures pour glisser le nez dans leurs licols, il me plaît de croire que l’état d’esprit et les activités auxquelles ils sont conviés leur conviennent !

avril 20

Piqûre de rappel !

Tout est dans le titre !

S’il m’arrive parfois d’arrondir les angles, il y a des limites infranchissables !
Bon, j’approche probablement de l’âge de commencer à faire des caprices de « vieux c…. »,  mais à force de répéter, rabâcher, démontrer, …, la liste est longue…, une espèce de lassitude pointe parfois le bout de son nez devant tant de bêtise car, avec nos moyens « modernes » de communication et de diffusion de l’information, la méconnaissance ne peut plus masquer l’incompétence : aujourd’hui, tout le monde sait et/ou a les moyens de savoir, enfin c’est ce qui se dit !
D’un naturel particulièrement optimiste, je prends les devants pour ne faire perdre de temps à personne, et par conséquent ne pas perdre le mien : il n’est pas question que je devienne aigri, râleur, défaitiste,…
Bref, vous l’aurez compris, il y a là une espèce de « remise à l’heure » des pendules !

De quoi s’agit-il ?

De répéter, encore et encore…..

Je vois passer « via internet et les réseaux sociaux » un nombre considérable de chevaux dans des postures embouties, le nez dans le poitrail, le dos creux, etc………..Et tout ça avec l’approbation de beaucoup qui tout compte fait, pensent que l’emploi d’un enrênement n’est peut-être pas si mal que ça (entre autres dérives et moyens dont je n’utiliserai pas l’adjectif que je leur concède…)!!!!!!

A contrario, je viens de voir passer un extrait d’un article de Charles de LADOUCETTE paru dans l’éperon en décembre 1992 (info à vérifier, ne l’ayant pas fait par moi-même !), et je ne peux m’empêcher d’en exposer ici quelques lignes tant elles me paraissent résumer ce à quoi devrait ressembler notre équitation, et surtout ce pourquoi je continue inlassablement (quoi que….) comme d’autres à montrer, à répéter, à démontrer, bref, à demeurer fidèle à mes convictions et inflexible quant aux phénomènes de mode…

En bref :

Je replace ici les mots du colonel de LADOUCETTE qui exprime tellement bien ce dont il s’agit qu’il n’y a rien à ajouter, et ce sans aucun compromis !

« …L’équilibre doit être obtenu sans contraction ni tension. Le cheval se tient seul. Il donne ainsi l’impression de se mouvoir de lui-même (art. 401 du règlement FEI) ==> de ce fait, toute idée de force, de contrainte, résultats d’une équitation de l’avant vers l’arrière qui fige les chevaux, est à l’opposé du règlement.

Dans les allures rassemblées, celles-ci gagnent en hauteur ce qu’elles perdent en étendue. Les articulations fléchissent, le geste s’arrondit, l’encolure s’élève librement en une courbe harmonieuse du garrot à la nuque, point le plus haut. Le chanfrein est légèrement en avant de la verticale, sauf dans les mouvements réclamant un rassembler accentué (pirouette, piaffé), où le chanfrein peut se rapprocher de la verticale.

Le cavalier garde avec la bouche du cheval un contact continu, moelleux, élastique, autrement dit sans tension ni résistance aucune. Le cheval travaille dans une décontraction totale. 

Ces principes sont des principes de base !

Nos chevaux …. ne se plient pas de bonne grâce à la contrainte. Le travail enfermé les rebute et s’il ne brise pas leur moral, casse à jamais leurs ressorts.

La doctrine Française implique que c’est par l’avancement du tronc vers la tête que l’angle tête/encolure devra peu à peu se fermer, et non un retrait de la tête vers le tronc … »

Ah! Si ces quelques principes étaient appliqués tels qu’ils sont évoqués……..ce serait un moindre mal pour les chevaux !

 
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février 7

Mise sur la main ?

Ou pourquoi ne pas mettre sur la main !

L’expression « mettre sur la main » fait partie de ces termes équestres qui engendrent la confusion, comme le ramener pour citer un exemple. Le fait de mettre sur la main implique une action de main qui va de l’avant vers l’arrière !
Ce qui est un acte incohérent… En effet : qu’est-ce que le cheval peut bien comprendre sous l’action simultanée des jambes qui se veulent impulsives et de la main qui agit vers l’arrière provoquant la retenue !
Ce qui fait entrer dans un cercle vicieux dans l’emploi contradictoire des aides.
SAUF… si la main et les jambes n’agissent jamais ensembles ; oups(!)… on ne serait pas dans le principe « main sans jambes / jambes sans main »? Lire plus

janvier 29

Une bouche séduite …

Quand la main est appréciée de la bouche, celle-ci la suit sans retenue, s’abandonne à la main et tout le corps du cheval avec…..
C’est comme ça que sans contrainte, le cheval  livre son balancier « tête/encolure » à la main qui peut l’élever ou l’abaisser à volonté.

Dans ces diagonalisations, la jument accepte de modifier la hauteur de son encolure, ce qui crée des équilibres différents donnant les diagonalisations sur place, en avançant ou en reculant, en fonction des différents degrés d’élévation de l’encolure.
S’il est important d’avoir une posture qui s’adapte au mouvement, le fait d’influencer la posture modifie le mouvement en conséquence.

décembre 31

Que la main séduise la bouche…..

J’ai hésité à aborder le sujet, tant il me paraît du domaine de « l’intimité », évoquant des sensations personnelles d’où il se dégage, en ce qui me concerne, une forme de sensualité…. ce qui n’engage que moi, bien sûr !

Dans Mors…avec ou sans ? , j’évoque une « espèce de progression pour apprivoiser » la bouche; ce qui est insuffisant pour parler d’une véritable relation avec la main. Pour qu’un dialogue puisse naître, il faut conquérir « la Belle », la séduire, lui donner l’envie de se livrer ! A terme, la bouche suivra la main où qu’elle aille, c’est tout du moins ce que je cherche; mais avant cela, c’est la main qui doit faire connaissance avec la bouche,  elle doit découvrir sa sensibilité, lui donner l’envie de se livrer….Il faut en arriver à faire aimer la main par la bouche qui finit par s’entre-ouvrir à la plus petite sollicitation…..

Je m’assure toujours qu’elle se laisse investir par la main, par les doigts, sur les barres, la langue, le palais; je m’imprègne de ces sensations qu’il me faudra retrouver par l’intermédiaire du mors et des rênes. A terme, se développe une sensibilité telle qu’elle permette de ressentir les mouvements de la langue sur le mors par l’intermédiaire des rênes….