L’air de ne pas y toucher !
Équitation de tradition Française …
C’est dans « l’air du temps », et il semble bien difficile de « fixer » ce qu’il en est : pour preuve (s’il en faut) d’en faire des colloques…. dont il ne semble pas qu’en ressortent des clarifications !
La grâce, l’élégance, un « petit je ne sais quoi de sophistiqué »…
Bref, je me suis attaché à formuler de façon bien simpliste, j’en conviens, ce que cette « foutue » Équitation à la Française évoque POUR MOI !
L’air de ne pas y toucher est bien la première chose que cela m’évoque ! Viennent après une multitude de « caractéristiques », de « critères » qui se complètent les uns les autres évoqués sous forme de « brainstorming » pendant 2 minutes (!) :
- discrétion des aides
- rênes flottantes
- posture du cavalier
- nuque point le plus haut
- nuque « en place »
- chanfrein vertical, jamais au-delà
- élasticité
- souplesse
- harmonie du couple
- cheval qui manie seul
- descente des aides
- pas de soutien des aides
- aides secrètes
- élégance
- grâce
- légèreté
- équitation savante
- haute école
- dressage
- homme de cheval
- la douceur
- relation « cheval-cavalier » harmonieuse, respectueuse
- absence de contraintes, de résistances
- pas d’effet de force
- refus d’emploi de procédés violents et contraignants
- équilibre
- aisance
- flexibilité
- beauté, noblesse du cheval
- mise en main
- élévation d’encolure
- cession de mâchoire
- difficile facilité
- donner l’illusion de ne rien faire
- assiette liante et souple qui donne la fixité du cavalier
- mobilité de la mâchoire dans la posture du ramener
- les aquarelles du colonel Margot
STOP……le délai est écoulé!
Quitte à me répéter, c’est quand même cet « air de ne pas y toucher », ou encore la « difficile facilité » qui est (était….) enviée par les cavaliers de cultures différentes…. qui me vient en priorité (ceci n’engage que moi !), et cette sensation de « facilité » me frappe dans certaines aquarelles du colonel Margot, et une de Bruno Célard comme il l’explique dans son commentaire à la fin de ce « post » !
Je ne résiste donc pas à l’envie d’en publier quelques unes… parmi d’autres!
Forcément, quand je vois ça…… J’y trouve une représentation de ce qui est énuméré plus haut, et je me complais à m’y projeter !
Sans détenir la vérité qui, elle, ne sort que … de la bouche de nos chevaux, je ne peux que constater que tous les chevaux ainsi manipulés (postures des chevaux obtenues dans la descente des aides) ne manifestent aucunes réticences à travailler, en précisant qu’ils vivent tous en troupeaux sur une quinzaine d’hectares…
Il n’y a pas 25 poids, 25 mesures ! LA SUITE …..
L’équitation, c’est en priorité un comportement, un état d’esprit, une façon d’être…. qui met la « technique équestre » au second plan : je crois qu’un « piètre technicien » aura plus de facilité à cheval en ayant un comportement cohérent avec sa monture qu’un technicien « accompli » qui s’adresse au cheval par des « termes d’équitation », d’exercices de travail, de gymnastique, de « construction de posture », etc…
Ce qui ne me fait pas dire qu’il faille négliger la technique, mais que celle-ci n’est prise en considération par le cheval qu’avec un comportement clair, qui « parle » au cheval : c’est la notion du cheval « acceptant » qui fait que ce même cheval puisse trouver du sens dans ce qui lui est proposé, suggéré.
Il me semble que rien de bon ni de sain n’est envisageable avec le cheval si cela n’a pas de sens pour lui, et à plus forte raison s’il s’agit de le « gymnastiquer » ; dans cette logique « d’entraînement », chaque exercice est à prendre en considération comme devant être au profit du cheval. Pour exemple, l’appuyer ne trouve pas son sens premier dans la beauté des gestes qui l’engendrent, mais dans le bénéfice que peut en tirer le cheval ! Si un observateur y trouve une « sorte de beauté », c’est tant mieux mais absolument pas prioritaire ! D’autant que ces exercices de gymnastiques ont été conçus dans le but de la préservation du cheval employé par l’homme, ce qui à notre époque est devenu complètement obsolète ; l’emploi du cheval au XXIème siècle est du domaine du loisir, du plaisir, non de l’utilitaire, de l’existentiel comme ce fut le cas pendant des siècles au cours desquels notre société s’est construite, le cheval en faisant partie intégrante.
Pour faire bref, quand l’homme décide de monter à cheval, de « pratiquer l’équitation », il a le devoir de lui rendre les situations qui en découlent les moins inconfortables possibles… C’est tout du moins ce que je crois ! Je me souviens d’une conversation où, au final, était évoqué le fait de chercher à être accueilli par nos chevaux comme une distraction, à ce que le temps passé avec eux soit « récréatif »…
En étant conscient qu’au naturel, le cheval n’a (surtout) pas besoin de l’humain pour vivre, et vouloir (parfois à tout prix) entamer une activité équestre ou non demande, si l’on souhaite « respecter » le cheval pour ce qu’il est, tel qu’il est, une forte tendance à l’abnégation ! Actuellement, à l’aide des moyens rapides de communication dont nous disposons, il est devenu fréquent d’être inondés d’actes et courants de pensées emplis de bonne volonté : respect du cheval, éthique des animaux, etc…, tout cela m’irait bien si … trop souvent ces bonnes considérations n’étaient pas orientées en sorte qu’elles masquent un manque de prise de responsabilité, un manque de soir-faire, un dénis de la réalité au profit des fantasmes, etc… bref, un sacré manque de lucidité ! L’équitation, quoi qu’on fasse, impose des contraintes aux chevaux, c’est un fait indéniable sans pour autant être inacceptable : preuve en est des chevaux qui vivent en troupeau sur des surfaces où ils sont autonomes, sans pour autant fuir tout humain s’introduisant sur leur « territoire » ! Et ça, c’est du vécu ! Le tout, exclusivement en rapport avec le …. comportement !
Ce qui me conforte dans mes convictions appuyées sur la base suivante :
L’équitation est avant tout une affaire de comportement !
Il n’y a pas 25 poids, 25 mesures !
Être responsable de ses actes…
C’est comme ça, il ne faut pas se voiler la face, se donner bonne conscience en essayant d’y mettre des nuances qui n’existent pas ou qui n’ont de sens que … pour nous(!) : l’équitation, augmentée de quelque qualificatif que ce soit (dressage, CSO, éthologique, que sais-je encore….), est une activité orientée uniquement dans notre intérêt.
Puisque l’équitation n’est plus de nos jours que du domaine du loisir, nous avons le devoir de rendre les situations qui en découlent les moins pénibles possibles pour nos chevaux, et ce quelle que soit l’activité que l’on ait avec le cheval.
Je pense qu’être conscient de ces simples « constats » rend la relation avec nos quadrupèdes plus saine !!!!
POSTURE
Une posture qui ne s’adapte pas est une « fausse posture »
Je me souviens très bien d’avoir entendu cette expression lors d’une communication de Dominique Ollivier
(colloque du 14 juillet 2000 à l’E.N.E. : François Robichon de la Guérinière, Écuyer du Roi et d’aujourd’hui).
De plus, ses explications et argumentations démontrent sans contestation possible ce « postulat » dans cette communication intitulée à juste titre : Rôle de l’aplomb dans l’équilibre dynamique de l’épaule en dedans.
Les constats en question ont été faits en analysant la posture de l’épaule en dedans, et l’on s’aperçoit que certains sont d’ordre général, c’est à dire qu’ils ne sont pas exclusifs à l’épaule en dedans, loin s’en faut.
- La posture est asservie à la vitesse de déplacement (locomotion), ce qui met en évidence des « zones-clefs » quant à la justesse de la posture : flexion de l’articulation lombo-sacrée, relèvement de la grande encolure.
- La stabilité de la posture est assurée par l’organe vestibulaire, ce qui justifie que la tête soit légèrement inclinée en avant de la verticale (la tête est considérée comme une « plate-forme stabilisée »à partir de laquelle s’effectue le maintien de la posture et la coordination des mouvements).
En dehors de cette posture (tête légèrement en avant de la verticale), la gestion de l’équilibre est altérée, et ce à plus forte raison si l’inclinaison de la tête (angle tête/encolure) est contrainte … ça donne une idée de ce qui se passe avec des enrênements qui plaquent la tête au poitrail avec des postérieurs qui ne s’engagent pas… - On remarque que les deux points précédents étant réunis, le cheval est dans un équilibre tel qu’il manie dans la descente des aides.
Ces quelques points amènent « de l’eau à mon moulin » : je ne me lasse pas de montrer et démontrer que le cheval, non contraint par les aides de son cavalier, adapte sa posture au mouvement qu’il exécute…. Les aides ne sont plus là que pour …… aider(!), en sorte de suggérer, d’encourager le cheval à modifier sa posture comme la nature l’incite plus ou moins à le faire en fonction de sa conformation. Plus cette conformation se rapproche de l’idéal, plus les aides deviennent inutiles et réciproquement !