Équitation de tradition Française ….. ou la difficile facilité !
Idéal ?
Ah! Cette « difficile facilité »…
Je retiens de cette expression le plus haut degré de « sophistication » que les chevaux de ces quelques aquarelles du colonel MARGOT imagent si bien !
Un des points remarquables de notre culture équestre, pour éviter d’utiliser l’expression « Équitation de Tradition Française », est la discrétion des aides.
Du coup, je réagis face aux acclamations d’extases que provoquent une multitude de vidéos circulant sur internet, dans lesquelles on voit des cavaliers (et cavalières !) dont les aides sont tout ……….. sauf discrètes !
La qualité des chevaux présentés est telle que ces débordements d’emploi des aides passent au second plan, tant les locomotions des chevaux sont exceptionnelles !
Me voilà donc à contre-courant(!) par mon manque d’enthousiasme, en évoquant que ces vidéos mettent plus en évidence les critères de sélections des éleveurs que le talent des cavaliers quant à dresser ces chevaux pour magnifier leurs allures….qui, il me semble, est un des objectifs, voire l’OBJECTIF du dressage !
Ceci dit, l’emploi prononcé des aides se constate depuis bien des années y compris chez les grands pontes du dressage…. à l’exception de quelques irréductibles défenseurs de notre culture équestre dont les discours sur le sujet dérangent suffisamment pour être ignorés par la masse qui applaudit l’appauvrissement de nos savoir-faire………!
Discrétion des aides
Sa forme la plus aboutie face à un tiers observateur est dans le fait que les jambes comme la main paraissent immobiles, inactives au fil des évolutions du cheval… qui lui, perçoit bien évidemment la moindre pression, vibration ou modification de contact sur son corps.
C’est donc pour le cavalier, être conscient que le cheval perçoit une mouche se posant sur lui, donc comparativement, l’action des jambes ou de la main peuvent se réduire à l’effleurement, au frôlement…..
C’est donner l’illusion que le cheval agit seul, ce qui est une des caractéristiques de l’Équitation Française.
Me vient spontanément à l’esprit, concernant ce principe de discrétion des aides, cette citation célèbre « j ‘y pense et ça suffit ! » , répondant à la question « comment fait-on pour….. ? «
Il me semble que cela illustre très bien le fond de ces propos !
Ceci met en avant un point fondamental, crucial, pour s’approcher de ce degré de perfection :
la qualité de la mise en selle, sans laquelle l’indépendance des aides est impossible, et par conséquent la discrétion dans leur emploi devient une utopie !
D’où mon interrogation, si tant est que je m’interroge sur le sujet :
Comment faut-il considérer ce qui nous est présenté comme le fleuron du dressage, avec des cavaliers dont la gestuelle en selle fait bien plus penser à un « tour de force » qu’à une monte discrète toute en légèreté….. , ces mêmes cavaliers vissés dans des sièges creux et les cuisses verrouillées par des taquets, avec des bas de jambes prolongés par des éperons (sic !) qui ont rôle d’essuie-glace, dont l’instabilité laisse songeur quant à la précision et la finesse du fameux pincé délicat de l’éperon (je ne voudrais pas devenir grossier, je m’arrêterai donc là ! ) avec des chevaux qui, s’ils n’ont plus (ou moins) le menton dans le poitrail, ne bernent que les « faux-connaisseur » ignorants que l’hyper-flexion est de mise sur les paddocks de détente !
Il y a bien là de quoi concevoir des dossiers sur ces sujets passionnants, d’autant plus que le dernier mot appartient…… aux chevaux qui nous subissent ou nous apprécient !
Pour ma part, les miens vivent en groupes sur plusieurs hectares et tant qu’ils viennent d’eux-mêmes me voir à la porte de leurs pâtures pour glisser le nez dans leurs licols, il me plaît de croire que l’état d’esprit et les activités auxquelles ils sont conviés leur conviennent !