DRESSAGE DE DJELF 

UN SACERDOCE ! 

Ses débuts pourraient tenir dans un ouvrage
qui s'intitulerait 
"Petit traité de l'irrégularité !"

LE Djelf !

Selle Français né en 2013, de mère Selle Français et de père Hanovrien : Soliman de Hus.
S'il n'a pas "hérité" les allures naturelles de son père, il en aura le (mauvais) caractère : exclusif, possessif, capricieux, mais tellement AFFECTUEUX ! 

J'ai participé à son "pré-débourrage" au printemps 2016.

Tout commence donc en 2016, où on avait globalement ça : un gros bébé de 3 ans !

Son débourrage a été assuré en hiver 2017 par Hélène MARTINEAU à la période où était envisagé de le mettre en vente, vente qui ne sera pas conclue (arthrose juvénile diagnostiquée).... pour mon plus grand bonheur : il intègre KERFOREST à l'automne 2017 où il prend une année quasi "sabbatique" lui permettant d'assurer sa croissance dans les meilleures conditions possibles, tout en surveillant l'évolution de l'arthrose juvénile...
L'année suivante sera "en dents de scie" quant à sa progression, suite à une succession de "bobos" divers et variés !

Avril 2018:

Après visite "ostéo", les voyants sont "au vert" ==> on commence par entamer un travail à pied, évidemment ! C'est l'occasion de créer une relation qui deviendra très fusionnelle..... 

Celle-ci, pour "imager" le fait qu'il vaut mieux être en bon terme avec son cheval !

Juin 2018 :

Entre les "bobos" et irrégularités "en tout genre".... Je ne peux qu'entretenir les acquis et poursuivre le développement des allures...

 

 

Septemebre 2018 :

Deux abcès de pied impliquent une période de repos, la progression ne pourra pas reprendre avant fin septembre / début octobre.... 
À ce moment-là on constate:

• suite aux abcès, restriction des amplitudes dans l'extension des antérieurs, particulièrement marquée sur l'antérieur gauche.
• restriction de flexion de la région lombo-sacrée.
• restriction d'engagement du postérieur gauche.

Pour retrouver une mobilité complète : 

Les massages associés aux mobilisations sont intégrés dans la préparation physique du cheval.

Ces manipulations sont faites avant le travail, et commencent par des "massages" pour provoquer un relâchement général du cheval, ce qui a pour conséquence de le rendre "acceptant", acteur des mobilisations qui vont suivre.

Octobre 2018:

La visite "ostéo" s'avère indispensable : on a un cheval "deux en un" ! Le postérieur droit nous fait "des misères" et les manips de kiné comme les massages, s'ils ont amélioré les choses, ne suffisent pas à retrouver une locomotion normale.

La manipulation ostéopathique met en évidence des postures de compensation provoquées par une seime sur le postérieur gauche qui crée un point de pression douloureux en couronne sur le cartilage de "P2".
Un parage correctif au cours de la visite "ostéo" sera suivi d'une nouvelle période de repos pour s'adapter au parage....

 

 

2019 : Bof !😕

À se demander si l'on va y arriver !

L'hiver et le printemps nous auront fait faire le "yo-yo" quant à la progression de Djelf.
Les périodes de préparation au montoir, et la reprise du travail "post-débourrage" sont entrecoupées de fluctuations météos peu propices au travail.
Là'dessus, le "lot de bobos divers et variés" dont les plus longs concernent les abcès de pieds, avec en particulier un abcès en couronne qu'il faudra surveiller lors de la pousse, au moment où la zone d'évacuation de l'abcès arrivera en pince...
A part ça,............., ça va !

À prendre en considération que Djelf a des réactions violentes au sanglage, c'est à dire qu'il part systématiquement en sauts de mouton avant de se stabiliser..... mais rien de physiologique à diagnostiquer. J'en conclus qu'il y a certainement une ou de  "casseroles" transformées en trauma quelque part...

Après disparition de la boiterie provoquée par l'abcès de pied, je propose au cheval sellé des élongations en longe, puis qu'il se tende en utilisant les dispositifs décrits chez "Decarpentry".
Commencer par les postures d'élongation fait que le dos s'arrondit et les "lançades" disparaissent, ce qui permet de faire accepter les encadrements d'encolure par la longe. Il n'empêche que ces réactions violentes au sanglage n'ont pas d'explications....

Juillet 2019 :

L'abcès de pied antérieur DR en couronne est bien descendu et la seime post GA paraît stabilisée. Djelf se déplace beaucoup mieux et reprend sa préparation..... à 6 ans, il est temps !

 

 

En ce début d'été 2019, j'ai enfin l'impression que les "choses sérieuses" pourraient (enfin) commencer ? ==> Et bien, NON !

Djelf manifeste toujours autant de réactions au sanglage, celles-ci ne sont jamais dirigées contre moi, mais elles sont toujours aussi violentes.... Et toujours rien à diagnostiquer d'un point de vue vétérinaire, pas plus qu'en manipulations ostéo.... Pour ma part, je trouve toujours une sensibilité en palpant le sternum.... ce qui m'amène au garrot pour le trouver sensible à la palpation.
La vidéo ci-dessous le montre sanglé juste pour que le surfaix ne tourne pas.... Je prends la décision de poursuivre la désensibilisation au sanglage, mais reste plutôt dépité de voir le cheval manifester autant de "rejets".

 La progression est de nouveau stoppée : les traces de l'abcès de pied arrivent en pince et.... provoque des irrégularités.

Le travail sera limité pendant cette période à des séances de longe en cherchant les élongations dans un trot soutenu....

À l'automne, je reprends la désensibilisation au sanglage avec la selle, les surfaces de contact étant plus larges que le surfaix me laissent supposer que la situation lui est moins inconfortable. Par contre, les allures sont soit "étriquées", soit précipitées.... c'est de nouveau l'incompréhension, même si la prise du galop ne provoque plus les "sauts de mouton"....

Malgré tout, je reste persuadé que seule la mise en élongation avec des engagements prononcés des postérieurs feront monter le dos, ouvrir les apophyses du garrot, permettant au cheval de retrouver sanglé ses allures naturelles dans des cadences lentes. Le cheval est donc longé fréquemment "nu" pour que cela soit le plus profitable possible au développement des allures.

Les massages et mobilisations sont pratiquées régulièrement.... Au-delà du "simple pelotage", ainsi nommé péjorativement par certains, permettent au cheval de développer la flexibilité de ses allures. De toute façon, s'il est probable d'après certains (et je n'en suis absolument pas convaincu) que tout les chevaux n'en ont pas besoin, tous s'améliorent avec ce genre de manipulations. Alors, pourquoi s'en priver ?!!!!

De plus, ces pratiques renforcent la confiance et la fortifient la relation qui nous lie..... bref, Djelf est devenu un compagnon de vie !

2021/2022

C'est la période "rumba" ! Je préfère en sourire.... mais ces deux années sont une espèce de "copier/coller" de 2019, réactions au sanglage atténuées mais toujours bien là. Et toujours rien à diagnostiquer....

Je décide de poursuivre le travail en abordant de nouveau le montoir : Diane BURT fera l'aide en selle, Djelf étant longé manifestera l'envie de "faire le dos rond" à chaque fois en s'armant, prêt à faire un "lancement de satellite Anglais" !
Connaissant le cheval et son côté "volontaire", je pars du principe que s'il ne fait pas, c'est tout simplement parce qu'il ne peut pas, me trouvant bien démuni de ne pas trouver de raison qui me permette une mise en place d'un travail plus adapté.... 
Par contre, je constate que le cheval marque souvent une gêne à prendre appui sur le postérieur gauche qui a toujours une amorce de seime. Cela est flagrant au curage des postérieurs. Mais toujours rien à diagnostiquer.....
Je poursuis donc sans le mettre en charge, un travail plus ou moins régulier en longe en cherchant les élongations ==> le dos monte, devient flexible, et le trot prend de " l'expression ". En parallèle, un travail en main sur le filet permet d’entamer les déplacements latéraux.

En faisant quelques comparaisons avec des vidéos plus anciennes, je constate que le dos a bien gagné en flexibilité, et surtout que la charnière lombo-sacrale se met à fonctionner.
Ce qui fait qu'À l'automne 2022, d'autres chevaux ayant besoin de radios du dos, j'en profite pour faire "contrôler" Djelf et..... hormis une tache "ridicule" sur une apophyse, il n'y a a pas de trace d'arthrose sur les lombaires ==> ce qui confirme que d'un point de vue "mécanique", tout "fonctionne"... Je me dis que tout est d'ordre "moral / mental"... Je pense à des traumas sur des fascias... Bref, je ne sais pas et.... personne ne sait non plus !

Par contre, je constate que la gêne à prendre appui sur son postérieur gauche a.......... mystérieusement disparu !
Mais j'ai toujours des réactions au sanglage, moins prononcées, mais toujours là. Je poursuis malgré tout le travail en longe, aux longues rênes et en main sur le filet.... Au moins ses allures naturelles prennent de plus en plus d'amplitude et d'expression.

 

 RE-RE-RE-REPRISE DES FONDAMENTAUX !

Octobre 2023

La météo particulièrement clémente permet de travailler correctement : Djelf ne manifeste plus de gêne sur ses postérieurs, et la seime post. gauche qui a tant de mal à cicatriser paraît bien "enrayée": elle ne remonte plus jusqu'à la couronne.

 

J'en profite pour reprendre un travail plus avancé avec le surfaix et les encadrements d'encolure décrits chez Decarpentry ==> j'ai toujours des réactions au sanglage, c'est à dire quelques "sauts de mouton" qui se déclenchent dans les transitions montantes.😐
Ce phénomène restera un mystère, car il a disparu complètement du jour au lendemain .....sans savoir pourquoi !😁

Le travail est de nouveau interrompu en raison d'une période pluvieuse étalée sur plusieurs semaines sans discontinuer..... Vive la Bretagne😇

Novembre 2023

Météo favorable de nouveau au travail d'extérieur !

Reprise du travail en suivant cet ordre :

• Le cheval est détendu "nu" sur le licol plat
• lui est adjoint son filet pour inciter les extensions d'encolure et les élongations dans des allures actives
• même dispositif en rajoutant le surfaix 
• encadrements d'encolure avec la longe (dispositifs 1,2 et 3 de Decarpentry)

Il n'y a pas à sauter de joie MAIS..... je n'ai plus de réactions au sanglage : ça perdure !

J'en viens donc à "garnir" le cheval du surfaix pour aller sur la zone de travail en étant sanglé et.... pas de réactions non plus....

Au cours des séances suivantes, je retire le surfaix pour le remplacer par la selle et.... absence de réactions.

Je ne crie pas "Victoire !" mais j'ai l'impression de voir "le bout du tunnel".

Je finis par seller le cheval en fin de pansage pour aller sur la zone de travail... aucune réaction.
Le travail se poursuit dans les mêmes conditions pour confirmer la stabilité de la situation (!) sur plusieurs séances dans cet ordre:

• seller pour aller de l'aire de pansage à la zone de travail
• longé sur le licol plat ==> évaluer la qualité des allures
• longé sur le licol ET le filet ==> extension/abaissement d'encolure, élongations
• encolure encadrée par la longe ==> dispositifs n°2 et n°3 de Decarpentry

Je confirme qu'il n'y a plus aucune réaction au sanglage..... sans savoir le "pourquoi" de leurs disparitions. Si un lecteur a des "pistes", je suis preneur !

La situation devenue stable, je passe à une étape cruciale (!) et tant attendue : refaire la leçon du montoir ==> hormis un déséquilibre provoqué par le poids, le cheval est acceptant et ne manifeste aucune réaction de "rejet". Cette reprise du montoir sera faite plusieurs fois avant de proposer quelques foulées, sans réaction particulière, à part le déséquilibre dû à la charge.

Mi-décembre, faire le point !

La situation:

Djelf est sellé, détendu en longe sur le licol, puis sur le filet associé au licol, et pour finir la séance de longe l'encolure encadrée avec les trois dispositifs décrits chez Decarpentry.
À la suite, il est travaillé sur le filet en main : étude des flexions (latérales et directes), complétées par des pas de pirouettes ordinaires et renversées dans les postures de l'épaule en dedans et de la hanche en dedans.
Le montoir est stable, et on fait quelques pas en charge.
Je commence à croire que pour sa onzième année, on va (enfin) pouvoir finir son débourrage ! 😉